Chaque année, des milliers de conducteurs croisent le regard fuyant d’un chevreuil trop tard, au détour d’un virage ou sur une ligne droite déserte. En France, la loi ne place pas tous les accidents sur un pied d’égalité : percuter un animal sauvage comme un chevreuil ne donne accès à un remboursement que dans des circonstances précises, que beaucoup ignorent. Les compagnies d’assurance scrutent chaque détail, exigeant que toutes les démarches soient suivies à la lettre selon que la victime soit un animal domestique ou issu de la faune. Un oubli, une erreur de case, et la demande d’indemnisation peut tomber à l’eau.
Pourquoi les collisions avec les chevreuils sont plus fréquentes qu’on ne le pense
Sur les routes rurales, quand la lumière décroît et que le bitume file entre bosquets et champs, le danger d’une collision avec un animal sauvage surgit sans prévenir. Le chevreuil, discret et nerveux, ne laisse que quelques secondes de réaction. En France, chaque année, ce sont des milliers d’accidents avec des animaux sauvages qui s’accumulent, le plus souvent avec un chevreuil ou un sanglier au centre du choc. Les statistiques de la sécurité routière ne laissent guère de place au doute : ces collisions avec animaux se concentrent près des forêts ou dans les zones rurales où la visibilité baisse brutalement.
Ce n’est pas un détail marginal du quotidien des automobilistes. Les chevreuils traversent la chaussée pour gagner un coin de nourriture ou suivre l’appel du rut, souvent au petit matin ou à la tombée de la nuit. Même les conducteurs les plus expérimentés se font surprendre par la soudaineté de l’apparition d’un animal lancé à pleine vitesse. La probabilité d’un accident grimpe encore lors des migrations, ou quand des travaux bousculent les trajets usuels de la faune locale.
Voici les situations à surveiller, si l’on souhaite réduire la probabilité d’un choc :
- Zones boisées : la prudence s’impose surtout aux heures où la lumière est rasante.
- Panneaux de danger (A15b) : ils signalent la présence potentielle d’animaux sauvages, mais leur absence ne garantit rien.
- Routes secondaires : les accidents avec animaux y sont courants, profitant du calme apparent et du trafic clairsemé.
La réalité, c’est que la route et les animaux sauvages ne font pas bon ménage. Les chevreuils, tout comme les sangliers, n’ont que faire des limitations de vitesse ou des panneaux de signalisation. Pour limiter la gravité des collisions avec chevreuil ou sanglier, il faut connaître les zones à risque et rester attentif, même sur des itinéraires familiers.
Quels réflexes adopter juste après l’accident pour rester en sécurité
Le choc est brutal, la panique n’est pas loin, mais garder la tête froide permet de protéger tout le monde. Première urgence : éviter qu’un second accident ne survienne. Il faut s’arrêter dès que possible, couper le moteur, activer les feux de détresse et revêtir le gilet réfléchissant. La sécurité prime, surtout de nuit ou sous la brume.
Avant de sortir, observez attentivement la circulation. Sur une route passante, ouvrez la portière côté passager si c’est plus sûr. Lorsque l’accident provoque des blessures, bloque la route ou laisse l’animal au beau milieu de la chaussée, il faut contacter les forces de l’ordre au plus vite. Parfois, prévenir le maire de la commune s’avère utile, notamment en cas de gêne persistante. Leur intervention facilite la gestion de l’accident et la sécurisation des abords.
Approchez l’animal uniquement si vous y êtes contraint. Un chevreuil blessé, paniqué, peut se défendre violemment. Gardez vos distances, n’essayez pas de le déplacer. Pensez à enregistrer l’emplacement de la collision, à photographier votre véhicule et la scène. Ces preuves serviront lors de la déclaration d’accident pour l’assurance.
Voici les gestes à ne pas négliger sur place :
- Mettez le triangle de pré-signalisation à une trentaine de mètres en amont si les conditions le permettent.
- Si d’autres conducteurs ou passagers ont assisté à la scène, recueillez leurs témoignages.
Sécuriser, prévenir, documenter : adopter ces gestes simples évite d’aggraver la situation après une rencontre musclée avec un animal sauvage.
Déclarer la collision et gérer les démarches administratives sans stress
Après une collision avec un chevreuil, il reste à affronter la partie administrative. Dès que la situation est maîtrisée, sortez le constat amiable. C’est le document de référence pour signaler l’accident à votre assurance auto. Indiquez clairement qu’il s’agit d’une collision avec un animal sauvage et cochez les cases prévues à cet effet sans hésitation.
Joignez toutes les preuves collectées sur place : photos des dégâts matériels et de la zone, témoignages éventuels. Un dossier complet accélère la procédure et limite les échanges interminables avec l’assureur. La plupart des contrats d’assurance auto incluent une garantie spécifique pour ces sinistres, mais il faut vérifier les clauses : certaines compagnies n’interviennent que si l’animal était effectivement sauvage, pas domestique. La responsabilité civile ne prend généralement pas en charge ce type d’accident, sauf preuve d’une faute humaine à l’origine de la présence de l’animal.
Quels documents transmettre à l’assureur ?
Pour faciliter la prise en charge, préparez les pièces suivantes :
- Constat amiable dûment rempli
- Photographies du véhicule et de l’accident
- Copie du rapport des forces de l’ordre si elles ont été sollicitées
N’attendez pas pour déclarer : le délai légal est de cinq jours ouvrés. L’indemnisation dépend de la garantie choisie, du régime bonus-malus et, parfois, de l’intervention du FGAO (Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires de dommages) dans des cas bien spécifiques. Prenez le temps de consulter les détails de votre contrat d’assurance auto pour éviter les mauvaises surprises.
Prévenir les accidents avec les animaux sauvages : conseils pratiques pour la route
Un panneau de danger A15b n’est jamais posé au hasard : il signale un secteur où chevreuils et sangliers risquent de surgir. Soyez doublement attentif dès que vous en croisez un, surtout aux premières et dernières lueurs du jour, quand la faune s’aventure hors des bois.
Adaptez votre vitesse dès que vous traversez une forêt, une prairie ou une zone identifiée comme point de passage des animaux sauvages. Les accidents se produisent souvent dans ces endroits, même si la circulation semble faible. Gardez à l’esprit qu’un chevreuil n’est jamais loin d’un congénère : là où l’un passe, d’autres peuvent suivre de près.
Quelques réflexes permettent de réduire le risque d’accident :
- Observez les accotements : les yeux qui brillent dans la lumière des phares signalent parfois la présence d’un animal prêt à traverser.
- Ralentissez si la visibilité baisse ou si la route s’enfonce entre deux haies épaisses.
Les passages pour la faune, écoducs, tunnels, se développent, mais la prudence reste la meilleure alliée. Même là où des dispositifs existent, le risque zéro n’existe pas. Si un animal surgit, évitez les manœuvres brusques : maintenir la trajectoire protège votre vie et celle de vos passagers.
Face à l’imprévisible, la vigilance sur la route ne s’apprend pas dans les manuels, mais dans la tension qui précède chaque virage. Les chevreuils n’attendent pas votre feu vert. Restez attentif : la prochaine rencontre pourrait décider du sort d’un trajet ordinaire.


